La musique sonne meilleure avec toi

Tu ne l’as jamais vraiment dit, mais dans ce langage, je l’ai entendu des milliers de fois.

La Tribu(r)ne
4 min ⋅ 16/10/2024

Est-ce que tu as bien dormi ? 

Tu vas bien ? 

Est-ce que tu veux venir avec moi ? 

Tu as faim ? 

Tu manges rien, ça va ? 

Je te trouve très belle. 

Tu as du talent, si j’avais le tien, j’écrirais des bouquins. 

Tu sens bon, ce parfum-là. 

Tes yeux, tu m’as happé. Il n’y avait plus que toi.

Je me suis ennuyé après ton départ. J’ai pas eu envie de rester. 

C’est tes grains de beauté, juste là et là. Je me rappelle d’eux, oui. Je me rappelle de tout.

Tu me rends fou. Je sais pas, c’est tout, c’est ton cul, c’est tes seins. 

Tu préfères quoi, les croissants ? 

Tu me fais me sentir bien.

J’aurais pas dû te toucher, maintenant ça me torture que tu sois pas là.

Mais qui boit encore du Martini à part toi ? Je peux goûter quand même ? 

C’était ennuyeux d’être là sans toi.

Je pense à toi.

J’ai acheté ton livre. Oui, je sais que tu m’avais rien dit sur le sujet, mais je l’ai trouvé.

Tu as cassé ça comment ? C’est pas grave, on le change demain. 

Tu peux dormir là, si jamais.

Est-ce que ça te plaît ?

Tu t’amuses bien ?

Dis-moi celui que tu veux, je vais le chercher.

J’essaierais de finir plus tôt comme ça, on pourra se voir plus longtemps.

Tu dors ?

Est-ce que tu aimes quand je fais ça ?

T’as froid ? 

Tu le trouves joli mon pull ? 

Pour quelqu’un qui dort pas, t’as rien vu de la série, en fait. Mais bien sûr qu’on l’a vu cet épisode. Ben non, je te voyais pas dormir vu que t’étais dans mes bras. 

Ce passage-là dans ton bouquin, c’est du génie. C’est vrai, c’est pas pour te faire plaisir. Et ce que tu racontes dans cet épisode, là c’est bof, basique, mais là c’est magique. Attends écoute, je le remets. Je le remets encore. Écoute comme c’est beau ce que tu dis. Et je dis pas ça parce que j’ai bu et parce qu’on n’a pas encore couché ensemble. Juste, c’est beau. Je suis jaloux, enfin pas jaloux, mais je trouve ça fou que tu aies écrit ça pour quelqu’un. Et alors, le chauffeur entend tout ? C’est juste beau et ta voix en plus. Écoute.

Oui, je prends des photos de toi.

Est-ce que je peux t’embrasser ?

Reste.

Oui, moi aussi j’ai remarqué que tout mon prénom était contenu dans le tien. Je suis en toi. Qui a dit que j’avais les idées bien placées ?

Tu aimerais aller dans la forêt avec moi ?

J’ai réservé pour toi et pour moi. 

Mange.

Tu viens dormir ? 

Tu me fais prendre conscience de certaines choses.

Tu me fais rire. Si c’est vrai, t’es drôle.

On est samedi. Vendredi soir, c’est trop loin pour moi pour te voir. Lundi, pour manger, pour boire un café, même 5 minutes ? 

Je voulais passer juste pour te faire un bisou.

Ne supprime pas tes messages, je veux savoir ce que tu as à me dire, je veux pas d’incompréhensions entre nous. 

T’es prête à faire ça avec moi ?

J’ai fait une vidéo de toi, regarde comme t’es jolie. 

Pourquoi tu dors pas ?

Attends, je t’appelle. 

Je suis sur la route, je t’écris après.

T’as tes médicaments avec toi ?

Tu fais quoi demain ?

T’aimes bien marcher ?

Long ou court ton café ?

Tu préfères une pizza ou des sushis ?

C’était comment ta journée ?

J’aime passer du temps avec toi.

Pourquoi ça va pas ?

Tu peux tout me dire et tout me demander, tu sais.

On regarde l’émission tous les deux ? Va chercher ton ordi, je t’attends pour mettre Play sur le mien. T’es prête ? 3, 2, 1. 

T’es un peu rebelle, toi. J’aime bien. 

Oh my, oh my, oh my, cette photo de toi.

Attends, je t’accompagne.

Tu veux un massage ? D’accord, tu commences. 

J’ai envie de toi. Qu’est-ce qu’on fout dehors ? Je vais nous enfermer dans un camion. 

Tu veux en parler ?

Il est joli ton nez quand tu ris.

C’est marrant, ton accent change tout le temps.

T’étais stressée, ça va mieux ?

C’est quoi cette tache sur ton pull ? C’est fou, tu me croiras toujours.

J’ai deux places, tu veux venir avec moi ?

Je l’ai jamais fait, mais avec toi, j’ai envie.

Tu veux un coussin pour être mieux ?

Comment ça, t’as perdu ? T’es la plus intelligente.

Tu devrais écrire encore.

Tu es bien rentrée ?

Mais c’est quoi tes yeux, y a trop de couleurs.

Je vois bien que tu veux me séduire avec tes cheveux.

Je peux mettre ma tête sur tes genoux ?

Viens.

Viens maintenant.

La musique sonne meilleure avec toi.


La dernière, tu l’as pas vraiment dite, mais je le sais, elle existe à l’intérieur de toi. C’est joli aussi parfois, les mots qu’on ne dit pas.

Les mots dits le sont aussi.

Quel que soit le sens de ces phrases, le sous-titre est le même partout pour mes yeux et pour mes oreilles. J’entends de la tendresse en écho, de l’envie en ricochets sur tous les mots. Peut-être que tu ne m’aimais pas encore, peut-être que d’une certaine manière, tu m’aimais déjà ou pas. Tu ne l’as jamais vraiment dit, mais dans ce langage, je l’ai entendu des milliers de fois. Alors, je crois que je m’en fiche si je le sais pas.

C’est peut-être juste le fait de m’aimer bien, mais pour moi c’est surtout l’idée de bien m’aimer. De la bonne manière, sans calcul, spontanée et sans faire de manières. 

C’est surprenant quand quelqu’un d’autre s’inquiète de ton bien-être. Avec la solitude, on a perdu l’habitude de se sentir désiré, voulu, cherché, reconnu. 

Un jour, tu regardes ta porte s’ouvrir sans forcer, tu cristallises la beauté de l’autre qui a su trouver les clés. T’as pas compris comment il a fait, mais il l’a fait. Trouver des clés, c’est trouver une maison et un foyer. T’as même le double dans ta poche pour, toi aussi, savoir bien aimer. Tu l’avais juste oublié. 

Alors, c’est peut-être pas le plus beau texte, c’est facile de faire de la paraphrase au son de ta voix rauque et anguleuse qui fait des ronds dans ma tête. Des boucles comme des chansons, toutes ces phrases qui se répètent, elles-mêmes samplées par ton rire, tes hésitations, tes doutes, tes idées, tes tirades sur le monde, tes cris de passion, de mauvais joueur aussi, tes mots simples, ceux plein d’érudition et ton espièglerie de petit con. Ça me rassure la nuit, les mélodies. C’est le bruit dans mon âme qui surgit quand je croyais mon coeur silencieux, endormi dans un battement sur deux, endolori, plus très courageux. 

Je sais rien de la suite, je sais juste qu’il y a des milliards de phrases qu’on ne s’est pas assez ou pas encore dites.


La Tribu(r)ne

La Tribu(r)ne

Par Nikkie @plaquemoisurtonmur