“Amour, t’es où ? Je t’attends, j’ai pas mes clefs.

- Ouais, j’arrive, j’étais sur la route, je me suis fait arrêter.

- Pourquoi ? Tu roulais trop vite ?

- Non, ça, c’est ta spécialité ma petite. Non, pour rien, tu sais bien. J’étais au milieu d’un rond-point, les mains sur le capot, ils ont fouillé la voiture et la fouille au corps. Bref, tu connais.

- Un mardi quoi.

- C’est ça.

- Je te l’ai toujours dit mon amour, ta seule faute, c’est de pas être né blanc. On le sait depuis longtemps.

- Voilà, exactement. Bon, je te laisse, j’arrive. Je t’aime.”

Alors, ce dialogue, tu peux te dire que je l’ai inventé. Mais non, moi la petite babtou, j’ai passé pas mal d’années au bras d’un homme qui avait une peau, disons-le, par rapport à la mienne, quelque peu plus pigmentée. 

Tu vois le sucre ? Tu vois le café ? On était le parfait mélange de tous tes petits-déjeuners.

Avec lui, j’ai compris que posséder une Golf et avoir la peau foncée était le combo parfait pour donner l’image du narcotrafiquant au destin tout tracé. 

Comme tous les mardis c’était ravioli et go fast apparemment pour le même prix. 

À savoir qu’il aimait juste les Golf et qu’il cherchait pas spécialement la guerre. Même si techniquement, il y avait vraiment de quoi faire.

...