Allez bien vous faire cuire le cul si vous estimez que le mien vous appartient.


Avec tous les comportements de certains, comprenez que nous soyons parfois quelque peu énervées. Non, nous n’avons pas systématiquement nos règles lorsque vous décidez de nous faire chier. Et pourtant, mon père m’avait prévenue, déjà, il y a bien longtemps. Il m’a toujours dit de me méfier des garçons pour la bonne et simple raison qu’il en était un et qu’il savait donc de quoi il parlait.
C’est fou, avec le temps, je me rends compte que toutes les filles, ou la plupart, ont été biberonné à cette phrase : « Méfie-toi des garçons, je sais comment ils sont. » Ce qu’il y a de plus fou, finalement, c’est que c’est à nous, femmes, d’adopter une position de défense face à une menace perpétuelle alors qu’on n’a rien demandé, rien dit, rien fait et que, surtout, il serait peut-être temps de faire évoluer ce discours en apprenant à l’homme à ne pas attaquer. On répète cette phrase comme une fatalité, une chose irréversible, comme si une nana se devait de composer forcément avec ça.
Tu n’es même pas encore en âge de procréer que l’on te demande déjà de considérer l’idée qu’un homme ne sera jamais intéressé que par ton cul et que, somme toute, c’est tout à fait normal, il faut s’adapter. Très jeune, d’ailleurs, on t’y prépare. Un peu comme le fake aspirateur et la mini cuisine Ikea que tu as eu pour tes cinq ans, histoire de te conditionner.
J’ai toujours eu confiance en mon père et non, non, non, je ne veux pas savoir ce qu’il sous-entendait avec cette phrase. Je le devine, bien entendu, mais ses parties de jambes en l’air ne m’intéressent furieusement pas, j’ai simplement pris en compte le conseil de défense.
Je dois admettre que, sur ce point, il avait globalement raison. À l’heure où il lira ces lignes, pardon, à l’heure où ma mère lui lira ces lignes, il s’embrassera le dessus de la main en disant tout haut : « T’en veux ? » Mon père aime avoir raison. Ma mère dira que je tiens de lui. Ma mère a raison aussi.
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